Nous sommes arrivés par l'entrée Sud du Parque Pumalin, dans le village super mignon de El Amarillo. C'était dimanche et nous n'avions plus grand chose à manger. Heureusement au Chili, même le dimanche on peut trouver des petits magasins ouverts. Comme toujours nous achetons les quelques légumes disponible: des tomates et des oignons ainsi que des œufs. Nous prévoyons une belle omelette! Mais avant ça, une belle montée de 5 km sur une piste de caillou nous mène dans une vallée perpendiculaire qui présente un attrait tout particulier pour nous: des sources thermales! Et oui! Oh joie et bonheur nous arrivons dans une région volcanique qui va nous permettre de détendre nos petits muscles fatigués! Une bonne journée dans l'eau chaude aux 1001 propriétés nous redonne le plein d'énergie pour les 57 km de piste avec le vent de face que nous vivrons le lendemain.
Parque Pumalin
Qu'est-ce que le Parque Pumalin? Il s'agit d'un parc créé par Douglas Tompkins, le fondateur de la marque North Face. Pour ce faire, il a racheté des milliers d'hectares de terre à partir de 1991 dans le but de protéger et sauvegarder ces milieux naturels sauvages et menacés. A travers sa fondation, il a acquis près de 300'000 hectares de forêts. Ces derniers ont été aménagés en partie avec des sentiers et de magnifiques panneaux explicatifs qui souhaitent rendre les gens conscients de la fragilité de l'écosystème. De nombreux campings peu cher sont placés le long la seule route qui le traverse ce qui en fait un Parc très agréable et facile à explorer. Pour plus d'infos: www.parquepumalin.cl
Volcan Chaiten
C'est donc avec le soleil couchant et sans aucune possibilité de camping sauvage que nous pédalons sur cette piste en up-down entourée d'une épaisse végétation des deux côtés! Mais oui, rappelez-vous, c'est un parc naturel donc pas d'habitations et malheureusement pas de camping dans cette zone...
Jusqu'au moment où une magnifique pelouse bordée de jolis buissons marque l'entrée d'un sentier! Bingo! Il s'agit du trail menant au cratère du volcan Chaiten. Un joli panneau indique que c'est une marche de 3 heures: 2,2km avec 600m de dénivelé. Ce n'est pas tous les jours qu'on dort au pied d'un volcan fumant avec la possibilité de s'y rendre si facilement! Ni une, ni deux, nous décidons de faire l'ascension avant le levé du soleil le lendemain matin.
Il s'agit de notre première ascension nocturne, quelle aventure! Dans la nuit la plus totale, nous montons, munis de nos lampes frontales et de tout le nécessaire pour cuisiner notre porridge au sommet! Heureusement, comme tout le reste du Parque Pumalin, le sentier est bien indiqué et nous arrivons au sommet au bout d'une heure de marche. Quel bonheur de découvrir la vue magnifique avec les premières lueurs du jour tout en mangeant notre délicieux petit-déjeuner! Une expérience qui nous a changés de notre quotidien de vélo-manger-dodo!
Un camping de rêve
Le lendemain, on arrive à Caleta Gonzalo toujours dans le Parque Pumalin, où nous devons attendre le bateau qui mène à la suite de la Careterra Austral. Aucune réception en vue, des gens nous disent de simplement nous installer, ce que nous faisons. Finalement, on trouve les employés qui nous informent que le camping est gratuit hors haute-saison! Ils sont en train de réhabiliter une maison, à côté de laquelle se trouve le jardin potager le plus merveilleux que nous ayons vu. Tout est organique, bio et les employés se nourrissent de ça! Nous sommes invités à "visiter" ce potager qui émerveille nos âmes de végétarien! Après avoir appris plein de choses sur les légumes qui y poussent, l'un des employé nous a carrément offert pleins de légumes! Un camping gratuit où on reçoit des légumes bio c'est le paradis!
Une fin de Careterra Austral inattendue!
Après le premier bateau, nous chargeons nos vélos dans un camion car c'est l'unique moyen d'attraper la correspondance pour le bateau suivant qui permet de rejoindre Hornopiren. Le camion fonce sur les 10km de pistes, et nous jouons avec nos amis Cécile et Clément à ne pas nous prendre de branche dans la figure! A Hornopiren, nous nous installons dans le jardin d'une dame où nous sommes "bloqués" par la pluie le lendemain. Ça ne nous arrange pas vraiment car nous avons rendez-vous le soir suivant avec Sylviane et Salvo, la cousine d'Alexi et son copain.
Ainsi, nous prévoyons de faire les 110 km qui nous restent en 1 jour et demi. Partant tôt le matin, nous commençons la journée avec une crevaison de plus du pneu avant! La protection anti-crevaison ne fait vraiment plus effet car le pauvre pneu est complètement usé! Alors qu'au 150ème jour nous n'avions jamais crevé, au 163ème nous comptabilisons notre troisième crevaison. Evidemment la chambre à air neuve que nous trimbalons depuis 6000 km est déchirée, nous réparons une énième fois l'autre et repartons! Nous pédalons vite jusqu'au dernier bateau obligatoire pour rejoindre les 45 ultimes kilomètres de la Careterra qui nous mènerons dans la ville de Puerto Montt. Arrivés au bateau nous mangeons quelques "pancito caliente" des petits pains chauds pour patienter avant le repas.
Tous motivés, nous montons sur notre vélo pour sortir de l'embarcation, mais lorsque nous appuyons sur les pédales, nous avons la sensation de tourner dans le vide. On essaye encore, le vélo n'avance absolument pas...on descend du vélo et le pousse dehors. Tandis qu'Alexi tente de réparer le problème, Anysia cuisine dans la salle d'attente du port, si si on a demandé l'autorisation " si-po no hay problema"! Finalement il s'agit d'un problème irréparable sur place et nous réalisons qu'il va nous falloir faire les 45 derniers kilomètres en bus! Heureusement un bon repas nous fait oublier la situation et nous arrivons à Puerto Montt plus vite que prévu!
La route passe si vite en bus que nous ne voyons rien au paysage et nous sentons comme propulsés dans un autre monde: gens minces, bien habillés, magasins à profusions, publicités partout! On avait un peu oublié ce que c'est qu'une ville! On se sent sals et puants et il n'y a aucun endroit pour mettre notre tente, ce qui nous oblige à trouver une chambre. En deux mois c'est la troisième nuit que nous passons dans un lit, quel confort!
Puerto Montt
Et afin de terminer cette Careterra sur des bons moments nous nous sommes carrément autorisés deux restaurants en deux jours. Le premier avec Sylviane et Salvo et le second avec nos amis français. Cependant, Puerto Montt à été aussi pour nous un enfer dans les magasins de vélo. On vous passe les details, mais quatre jours plus tard et un million d'aller-retours entre trois magasins de vélo nous avons changé : le moyeu, la cassette, la chaine, le pédalier avant avec les plateaux, le derailleur avant et une protection pour le pneu avant.
Anecdotes
Récit d'Anysia: Tout le monde sait qu'une vache n'est pas dangereuse. Et pourtant, lors d'une soirée dans le champ d'un paysan nous entendons des bruits terrifiants dans la vallée voisine. Nous commençons à monter la tente tandis que les bruits se rapprochent. Tout à coup, trois vaches énormes surgissent des bois et marchent dans notre direction en meuglant puissamment contre nous. Je comprends tout de suite qu'elles nous en veulent car nous sommes dans leur champ. Je comprends aussi qu'elles sont prêtes à tout pour nous faire partir. Tenant à ma vie, je pars en courant à toute vitesse en direction du portail afin de sauver ma peau. Pourquoi mes trois acolytes n'en font-ils pas autant? Pourquoi restent-ils à la merci de ces vaches certainement enragées??? Au contraire, ils continuent paisiblement leur activité tout en se riant de ma réaction. Fort heureusement, le paysan arrive et je lui demande si ses vaches sont dangereuses: on sait jamais! Là, il me regarde d'un air circonspect en me répondant " Non non il n'y a aucun danger..mais tu viens de quel pays?" Un peu honteuse j'avoue: "De la Suisse" Evidemment, il éclate de rire: "Mais il y a plein de vaches en Suisse non???" Ben oui, il y en a plein, mais on sait jamais si celles-là c'est une variété agressive...
- En arrivant sur le dernier bateau de la Careterra nous croisons pour la quatrième fois un voyageur en sac-à-dos. Il nous raconte ses treks sur la Careterra avant de terminer ainsi: "Franchement je suis content que cette route soit terminée parce que la piste de cailloux en bus c'est vraiment difficile et fatiguant!" On a rien dit...mais on a pensé très fort que des cyclistes ne sont pas les meilleures personnes envers qui se plaindre d'une piste qu'ils viennent de faire à la sueur de leur front, en mangeant la poussière!
- Vous savez comme les genevois disent "Où bien?" à la fin de chaque phrase?! Et bien les Chiliens mettent des "po" à la fin de beaucoup de leur mots "si-po, no-po, bueno-po, ya-po" ou tout simplement à la fin de leurs phrases " Si, passen por aqui-po" "Pueden acampar donde quieren-po"! Et on adore quand même les petites filles de 4 ans nous parlent avec des -po à tout bout de champ!
Lors d'une belle journée de pause au bord d'un fjord, nous discutons paisiblement avec nos amis quand tout à coup Anysia se lève en criant "des dauphins, des dauphins!!!" Tout le monde se tourne, mais plus rien ne bouge dans la l'eau. Soudain, des petits ailerons au loin nous confirment qu'il y a bien des dauphins. Nous verrons un peu plus tard le museau d'un lion de mer se baladant dans le fjord!
Ce qu'on a aimé sur la Carretara Austral
- Les paysages à couper le souffle et constamment différents.
- Voyager avec un autre couple comme si c'était des amis de longue date: lescenselle.com!!!
- Prendre de l'eau dans n'importe quelle rivière car elle est d'une pureté absolue partout!
- Nos aventures avec le monde animalier: Puppy, Paf, les dauphins, les lions de mer, les vaches, Clément et on en passe!
Notre itinéraire
Photos
Pour plus de photos rendez-vous dans la galerie :)
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Sabine Couturier Goebel (mardi, 05 avril 2016 23:59)
Votre voyage me fait rêver. Magnifique et magique. J'ai un plaisir fou à lire vos aventures. Et quelle belles photos. Continuez à bien profiter.
GR
Papa Borel (mercredi, 06 avril 2016 00:02)
Contrairement à vous, Pino de Hase semble bien fatigué .... tiendra-t-il le coup ?
Bravo pour votre idée d'aller faire cuire votre porridge matinal et bio directement sur le volcan. C'est super écolo.
Quels sont vos plans. Colombie ? Ecuador ? et après ?
Excellente continuation.
PS - Je me rapproche (un peu) de vous la semaine prochaine: Je vais au Bresil et en Uruguay. Pas possible de rallonger... comme d'hab.
Blanc Raymond (mercredi, 06 avril 2016 21:46)
Toujours de belles images et paysages époustouflants 'beaucoup de soleil mais cela me semble frais.et comme d'hab le sourire ,quelle belle leçon de vie .A bientôt de vous lire ,bonne continuation.
a plus bizzzzzz.
Nat (jeudi, 07 avril 2016 01:20)
Vous êtes incroyables!! J'ai trop ris à votre anecdote du mec qui se plaint du bus...! WTF?! Il n'a clairement pas opté pour les meilleurs destinataires la! Haha!
Merci pour vos articles qui font bien sourire et rêver! Courage pour les moments de galère mais qui semblent entourés de moments magiques qui prennent le dessus!
Soyez Prudents! Y que disfruten po!
Des bisous
Ps: je sors d'un massage thaï à Berlin, in-croyable!! J'imagine pas à quel point ca vous ferait du bien! ;-P
Val&rie (jeudi, 07 avril 2016 12:26)
J'adore, j'adore, j'adore...
Quelle chance vous avez ; pour les parents cela doit être plus difficile mais franchement... "respect" !!
Tant'Sab (samedi, 09 avril 2016 17:18)
Vos récits et photos sont toujours aussi fantastiques et passionnants.Merci pour ce partage.
Moi je crains aussi un peu les vaches.....quand elles broutent sur les crêtes du Jura et que je me
promènes! Je me réjouis de la suite,très bon voyage bisous Tant'Sab