Nous appuyons de toutes nos forces sur les pédales de ce foutu vélo qui n'avance pas plus vite qu'une tortue bourrée. Chaque véhicule qui passe soulève un nuage de poussière que le vent de face incessant nous projette allègrement dessus. Ces minuscules particules s'infiltrent partout: nez, oreilles, yeux, bouche et se déposent sur notre peau laissant une fine couche rugueuse. Et tandis qu'on avale la poussière, nos ventres crient famine: en moins de 30 minutes le petit-déjeuner est déjà digéré. L'énergie qu'on déploie pour avancer à moins de 5 km/h est démesurée. En plus de nous ralentir dans notre progression, le vent joue avec nos nerfs en produisant un bruit infernal et continu dans nos oreilles. On ne peut pas y échapper, pas d'endroit où se cacher, rien que de la pampa à perte de vue. La prochaine "ville" est à 110 km dans l'axe du vent. On se demande comment on en est arrivé là!!??